Jules François Crahay

Exposition 23.02.24 > 10.11.24

Jules François Crahay, ce nom ne vous évoque peut-être pas grand-chose et pourtant ! Ce Belge est l’un des derniers génies de la couture. Pour la première fois et grâce à des recherches inédites, le musée lui consacre une exposition. L’occasion de découvrir ou redécouvrir ce couturier injustement oublié.

 

Une nouvelle étoile se lève dans le ciel de la mode parisienne, écrit le journaliste John Fairchild dans le Women’s Wear Daily en 1959. Jules François Crahay vient de signer sa première collection pour la maison Nina Ricci. Elle déclenche une pluie d’éloges et de commandes. La presse le compare à Christian Dior. Les collections suivantes le confirment comme un maître de la couture.

 

En 1964, il rejoint la Maison Lanvin où il signe quelque 40 collections de haute couture et davantage de prêt-à-porter. Il habille les plus grands comme Claudia Cardinale, la princesse Paola ou encore Jackie Kennedy, Sa singularité créative et son indépendance d’esprit ouvrent la voie à des créateurs belges comme Martin Margiela, Olivier Theyskens ou encore Nicolas di Felice à la tête de maisons parisiennes prestigieuses.

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Affiche Jules François Crahay. Back in the spotlight

La première expo sur Jules François Crahay

 

Jules François Crahay. Back in the spotlight retrace le long et passionnant parcours de ce virtuose de la mode. Au-delà de l’ambition biographique, l’exposition vise à définir et faire admirer le style singulier du créateur.

 

À la direction artistique de la maison Nina Ricci entre 1959 et 1963 puis chez Lanvin entre 1964 et 1984, Crahay impose une mode légère, ludique, romantique, un brin théâtrale mais toujours parfaitement maîtrisée. S’il n’est pas un couturier de ruptures et de femmes-manifestes, il impose son indépendance et dicte parfois la mode en la nourrissant de son goût passionné pour le folklore et l’exotisme. Se tenant à l’écart du purisme ou du futurisme. Il excelle particulièrement dans la manipulation des tissus, couleurs et motifs.

 

Tout en parcourant un demi-siècle d’histoire de la mode, cette exposition inédite fait découvrir le parcours de ce couturier belge méconnu. Le Musée Mode & Dentelle dévoile sa collection unique constituée au fil des ans. Une sélection de modèles de haute couture et de prêt-à-porter issus de ce fonds est complétée par des prêts exceptionnels du Palais Galliera, Musée de la Mode de Paris, du Musée des Arts décoratifs, du Patrimoine Lanvin et d’autres collections publiques ou privées. 65 silhouettes accompagnées de croquis, photographies, films et documents d’archives, ressuscitent la figure et l’œuvre du célèbre couturier oublié.

Nina Ricci haute couture, printemps-été 1960, ensemble boléro, robe et ceinture à nœud en cannelé de soie sauvage. Musée Mode & Dentelle © Louis Kerckhof

Jules François Crahay

Figure marquante du secteur de la mode de son vivant, après son décès Jules François Crahay tombe dans l’oubli. Pour des raisons liées à son caractère discret mais également à l’absence de marque continuant à faire exister son nom. Décédé il y a des décennies, il n’a pas laissé d’archives.

 

Jules François Crahay naît à Liège le 21 mai 1917. Dès son enfance, il est immergé dans le monde de la couture. Sa mère a en effet un atelier proposant « robes et manteaux ». Cet univers le marque. En 1934, il s’installe à Paris pour suivre des cours de coupe, à l’Institut Mondial de Coupe. Il y reste deux ans. De retour à Liège, il travaille dans la maison de sa mère.

 

Le 11 mai 1940, il est fait prisonnier et envoyé dans un camp en Basse-Saxe. Il conçoit et fabrique les costumes de la troupe de théâtre du camp. Libéré par les Anglais le 8 mai 1945, il est rapatrié en Belgique. Vingt jours plus tard, sa mère décède, à l’âge de 52 ans. Il reprend alors sa maison de couture et la renomme Jules Crahay.

 

En 1951, il s’installe à Paris pour reprendre la maison de haute couture de Jane Régny. Après deux collections seulement, c’est la faillite. Il entre alors comme modéliste chez Nina Ricci. En 1959, il signe sa première collection entière de haute couture. En 1963, il rejoint la maison Jeanne Lanvin pour y remplacer Antonio Castillo comme modéliste. Il deviendra le couturier le mieux payé de Paris. Deux après, la maison Jeanne Lanvin diminue de moitié la taille de sa collection de haute couture. Crahay crée désormais aussi le prêt-à-porter de la maison.

 

Tout au long de sa carrière, Jules François Crahay est récompensé par 3 Dès d’or. Un record ! En 1977, 1981 et 1984, l’année de sa dernière collection haute-couture chez Lanvin. Deux ans après, il signe sa première collection de sa marque de prêt-à-porter : Jules François Crahay. Elle est produite par le groupe japonais Itokin. Deux boutiques ouvrent à Tokyo et Osaka.

 

Jules François Crahay s’éteind le 5 janvier 1988, à Monte-Carlo

 

Jules François Crahay, 1962 Musée Mode & Dentelle

Jules François Crahay par Denis Laurent, commissaire de l’exposition

Jules François Crahay. Back in the spotlight retrace le long et passionnant parcours de ce virtuose de la mode, né en 1917 et décédé en 1988. En sous-texte, une histoire de la haute couture, de la position de modéliste et du développement du prêt-à-porter des couturiers. Au-delà de l’ambition biographique, l’exposition vise aussi à définir et à faire admirer le style singulier du créateur

Jules François Crahay, le livre

Le premier ouvrage de référence sur le couturier belge.

 

Résultat d’un long travail de recherche, l’exposition s’accompagne d’une publication sous la direction scientifque de Denis Laurent et éditée par Lannoo : Jules François Crahay, grand couturier redécouvert

 

En vente au musée ou en ligne
Prix : 45 €