Ligne du temps: Brussels touch

Références

Par ordre alphabétique


Annemie Verbeke

© Michel Durant _ Archives Annemie Verbeke

© Michel Durant _ Archives Annemie Verbeke


Une poésie douce et féminine, un univers qui touche à l’intime, une alchimie de l’allure. Simples en apparence, parfois avec une touche rétro, les vêtements d’Annemie Verbeke (°1953) offrent un équilibre parfait entre confort des matières, portabilité et art unique des associations subtiles de couleurs et de motifs. Reconnue pour son expertise en maille, elle a formé nombre de créateurs dans un enseignement dédié à cette pratique à La Cambre.


Anthony Vaccarello

Précision des coupes souvent asymétriques, le corps dévoilé avec audace, le noir classique et rock. Anthony Vaccarello (°1982) insuffle à ses créations une certaine tension, un pouvoir érotique implicite, l’alliage d’une âme latine et d’un sens de la discrétion très personnel. Un style perceptible aussi bien dans sa marque éponyme que dans son interprétation des univers de la ligne Versus de la maison Versace (2015-2016) et de Saint Laurent (depuis 2016) dont il est successivement le directeur artistique.


© CatwalkPictures, Etienne Tordoir, Anthony Vaccarello SS2015.

© CatwalkPictures, Etienne Tordoir, Anthony Vaccarello SS2015


Beauduin Masson

©Vincent.Lehon_Beauduin-Masson FW 1996-1997

©Vincent.Lehon_Beauduin-Masson FW 1996-1997


La passion du vêtement comme architecture et le goût des matières qui ont une histoire incarnée guident Éric Beauduin (1968- 2018) et Anne Masson (°1969) dans leurs créations communes.

Leur pantalon en S qui supprime les conventionnelles coutures sur les côtés, devenu leur vêtement « signature » depuis sa mise au point en 1993, a inspiré les plus grandes marques, de Comme des Garçons à Diesel. Pièces à géométrie variable et taille ajustable par des liens, création de mailles novatrices, conception de chaussures aux courbes inédites : un même esprit de recherche et un art singulier du patronage sont la marque de fabrique de ce binôme, formé sur les bancs de La Cambre,
l’un en stylisme, l’autre en textile.


Cathy Pill

Vêtements légers et vaporeux, ils s’offrent au regard comme des tableaux mouvants, grâce à une recherche inédite sur le motif. Cathy Pill (°1981) pousse à l’extrême la réalisation de ses imprimés originaux, détournant des images jusqu’à les rendre abstraites. Pensé dans les moindres détails pour soutenir la coupe du vêtement, le résultat graphique rythme le mouvement d’un drapé souple, de fronces judicieusement placées.


© CatwalkPictures, Etienne Tordoir

© CatwalkPictures, Etienne Tordoir


Cédric Charlier

© CatwalkPictures, Etienne Tordoir_Cedric Charlier FW 2017-2018

© CatwalkPictures, Etienne Tordoir_Cedric Charlier FW 2017-2018

 


Ses silhouettes à la fois graphiques et souples sont empreintes d’un univers chromatique très personnel, réminiscences d’émotions procurées par la peinture contemporaine.

Cédric Charlier (°1978) esquisse dans ses collections une allure naturelle et fraîche, comme

une nouvelle élégance, sensible y compris dans ses collaborations avec des marques comme Cacharel ou Petit Bateau, gage de la générosité de sa palette créative.


Chevalier Masson

© Lise Duclaux_portrait Eric Chevalier & Anne Masson

© Lise Duclaux_portrait Eric Chevalier & Anne Masson


La maille occupe une place prépondérante dans la pratique

du binôme formé par les designers textiles Anne Masson, suisse de naissance (°1969), et le Français Éric Chevalier (°1974). S’emparant de toutes les techniques de production, des plus traditionnelles aux plus innovantes, ils appliquent leur sens plastique à la réalisation d’accessoires vestimentaires (entre autres) habités de malice et de fonctionnalités nouvelles. Leur approche originale d’un article banal et modeste comme la chaussette est à ce titre exemplaire. Anne Masson dirige depuis 2000 l’Atelier de design textile de La Cambre, Éric Chevalier y enseigne depuis 2004.


Christophe Coppens

© Getty Images, Gordon Stabbins

© Getty Images, Gordon Stabbins


Artiste d’abord, modiste ensuite, ses chapeaux comme ses accessoires Couture reflètent une partie seulement de son univers. Apprécié de la cour royale de Belgique comme des artistes

à performances scéniques telle Róisín Murphy, Christophe Coppens (°1969) est un conteur d’histoires insolites. Régulièrement mises en scène à travers des expositions très personnelles, ses créations inclassables innervent l’art contemporain dans la mode.


David Szeto

Un vêtement qui flatte la silhouette sans la contraindre, un drapé souple, des plis et fronces judicieusement placés. David Szeto (°1967) pratique l’art de la coupe en biais à la recherche d’une certaine simplicité très étudiée. Fin connaisseur des grands maîtres de la Couture, il rend ici hommage à l’esprit surréaliste d’Elsa Schiaparelli dont la robe à imprimé homard, créée avec Salvador Dalí en 1937, est passée à la postérité. Portée par Wallis Simpson peu avant qu’elle ne devienne la duchesse de Windsor, cette robe a été immortalisée dans un reportage photographique de Cecil Beaton publié dans Vogue en juin 1937.


© Hanna Kaiser Korolainen_David Szeto_FW 2004-2005

© Hanna Kaiser Korolainen_David Szeto_FW 2004-2005


Delvaux

© Delvaux

© Delvaux


1829-

 

Le savoir-faire et l’excellence de la maroquinerie belge quasi bicentenaire sont, depuis les années 1950, au service de la mode avec la création d’une ligne de sacs devenus iconiques, dont le célèbre Brillant. Au cours du 21e siècle, la maison confie sa direction artistique à des designers issus du monde de la mode (Laetitia Crahay en 2003, Didier Vervaeren en 2006, pour ne citer qu’eux). Marquant de leur empreinte belgo-surréaliste les grands classiques et créant de nouvelles lignes, ils positionnent Delvaux sur le marché du luxe international.


Elvis Pompilio

La casquette moulée d’une seule pièce est comme une signature, devenue même son logotype. Pour gagner en souplesse, ses chapeaux sont dépourvus du gros grain qui délimite l’entrée de tête, certains modèles sont à transformation, ses bonnets tricotés sont des vêtements miniatures. Modiste anticonformiste, Elvis Pompilio (°1961) chapeaute depuis 1987 stars internationales et gloires nationales, dont Axelle Red ou Amélie Nothomb qui lui doit son modèle Diabolo fétiche.


© Alex Salinas, Elvis Pompilio in Weekend LeVif n°10-2019

© Alex Salinas, Elvis Pompilio in Weekend LeVif n°10-2019

 

© CatwalkPictures,-Etienne-Tordoir

© CatwalkPictures,-Etienne-Tordoir


Emmanuel Laurent

© Emmanuel Laurent_FW 1995-1995

© Emmanuel Laurent_FW 1995-1995


Des lignes épurées qui projettent une silhouette tranchante non dénuée de lyrisme. Emmanuel Laurent (°1969) pratique l’hybridation, le brouillage des codes et références, un esprit rétro sans nostalgie, comme ici dans l’association d’un bustier d’esprit 1950 à une jupe en tissu masculin. Inscrit dans la première vague des créateurs issus de La Cambre Mode(s) distingués par le festival d’Hyères (1991 et 1994), il met fin à sa marque éponyme en 2001 et poursuit sa carrière comme photographe de mode.


Eric Beauduin

Après les vêtements et la chaussure sous le label Beauduin-Masson, les sacs deviennent son terrain d’expression. Artiste artisan, pionnier de l’upcycling en maroquinerie, Éric Beauduin (1968-2018) réalise dans son atelier bruxellois des pièces uniques et numérotées à partir de vêtements en cuir anciens disséqués, dont il conserve l’intégrité des détails utilitaires tels que poches, ceintures et boucles savamment replacées. L’oeuvre de ce visionnaire engagé et discret témoigne d’une approche originale de la mode, lucide et responsable.


© Pam & Jenny

© Pam & Jenny


Ester Manas

© Ester Manas 2008

© Ester Manas 2008


Des vêtements à taille unique s’adaptant à toutes les morphologies (du 34 au 50) par de judicieux dispositifs de boutons, liens, smocks, ou par la mise en oeuvre d’une maille spécifiquement étudiée à cet effet. One size fits all est le slogan-manifeste du duo formé par la Française Ester Manas (°1992) et le Bruxellois Balthazar Delepierre (°1993), défendu avec style. Une voix engagée dans la mode.


Éts Callatay

Formé au design industriel, Joachim de Callataÿ (°1979) en applique les principes

à la conception et à la fabrication de la chaussure : une seule pièce de cuir fin savamment pliée et pressée suffit à la former. Développée dans son atelier parisien ouvert en 2011, cette approche atypique, proche des recherches de certains grands maîtres de la haute couture, est inusitée en cordonnerie. Sculptant à vif des plateformes en bois tendre, teintant manuellement de couleurs délicates les peaux, il donne au soulier une présence méta-physique.


© Musée Mode & Dentelle_Ets Callatay FW_2010-2011

© Musée Mode & Dentelle_Ets Callatay FW_2010-2011


Gioia Seghers

© Anne-Sophie Guillet_Portrait Gioia Seghers 2021

© Anne-Sophie Guillet_Portrait Gioia Seghers 2021

 

© Gioia Seghers_SS 2005

© Gioia Seghers_SS 2005


Le kimono comme inspiration, aux formes renouvelées par  la présence d’oeillets métalliques devenus une signature. Un goût pour le travail fait main et le dialogue créatif avec la matière, de la dentelle au tricot, du cuir aux rubans de passementerie. Les créations de Gioia Seghers (°1988) présentent un aspect tactile et séduisant qui magnifie son approche instinctive du vêtement.


Girls from Omsk

Une dégaine fun, sexy, des couleurs fluos, un esprit punk avec humour, du streetwear avec fantaisie. Des icônes de la culture russe imprimés sur les t-shirts comme ici à l’effigie de Viktor Tsoï, chanteur du mythique groupe rock alternatif Kino et acteur de l’underground pré-perestroïka. Girls from Omsk, abrégé en OMSK, du nom de la ville natale du père de Valeria Siniouchkina (°1977), cofondatrice de la marque avec le designer graphique Philippe Koeune (°1975), diffuse une énergie particulière dans ses collections. Sans prétention, mais avec élégance.


© Girls from OMSK_SS 2009

© Girls from OMSK_SS 2009


Jean-Paul Knott

© CatwalkPictures, Etienne Tordoir_Jean-Paul Knott_SS 2003

© CatwalkPictures, Etienne Tordoir_Jean-Paul Knott_SS 2003


Créateur discret, Jean-Paul Knott (°1966) propose des pièces élégantes aux lignes pures.

Ses tenues déclinent souvent vun patronage géométrique dont la rigueur s’estompe au profit d’un tombé fluide. Avec intelligence, simplicité et ténacité, il construit ses vêtements autour de l’allure aussi bien dans ses collections éponymes que dans ses collaborations avec les grandes maisons internationales, telles que Yves Saint Laurent (1986-1999), Krizia (2002), Louis Féraud (2003) ou Cerruti (2007-2009). Il affirme, dans une humilité très belge, que « la mode est de retranscrire une partie de l’actualité ».


Jean-Paul Lespagnard

L’insouciance des années 1950, le kitsch, le glamour, les mouvements sociaux, le design, la surconsommation, l’imagerie religieuse, les pin-up, les jouets, l’érotisme… Jean-Paul Lespagnard (°1979) a le goût du paradoxe et la curiosité généreuse. Puisant dans l’art populaire sa vision de l’extra-ordinaire (nom de son échoppe bruxelloise, cabinet de curiosités moderne), il offre une mode syncrétique singulière non dénuée d’humour. Le sens de la dérision est toujours servi par le savoir-faire artisanal, depuis le détournement des napperons achetés Galerie de la Reine, jusqu’au perlage qui magnifie crevettes, homards et chapelet de saucisses.


© CatwalkPictures, Etienne Tordoir_ Jean-Paul Lespagnard_Festival d'Hyères 2008

© CatwalkPictures, Etienne Tordoir_ Jean-Paul Lespagnard_Festival d’Hyères 2008


José Enrique Ona Selfa

jose_enrique_ona_selfa_aw01_0073

José Enrique Oña Selfa_aw01


L’énergie de la danse est omniprésente dans les créations du Belgo-Espagnol José Enrique Oña Selfa (°1975). Maille par définition extensible, coupe en biais qui défie les règles du patronage, volants construits librement qui exaltent le mouvement du corps. Une allure où la féminité se décline avec prestance et brio, qualités qui ont contribué, sous sa direction artistique (2001-2007), à hisser la maison historique madrilène Loewe sur la scène internationale de la mode.


Julien Dossena

Matières techniques et formes pensées pour l’action, d’abord développées au sein de sa marque ATTO (2012-2014), puis associées à la cotte de maille ou aux pastilles de rhodoïd emblématiques de Paco Rabanne dont il est le directeur artistique depuis 2013. Une vision de la féminité libre, tout en décontraction et sophistication. Julien Dossena (°1982), Breton passé par La Cambre Mode(s), aime la radicalité de la simplicité mise au service d’une sensualité non tapageuse, les propositions ouvertes, les effets de surprise que chaque femme peut s’approprier à sa guise.


Atto_08_1366

Julien Dossena


KRJST

© Sébastien Delahaye_KRJST FW 2013-2014

© Sébastien Delahaye_KRJST FW 2013-2014


Tapisserie, tissage, maille jacquard, sérigraphie et autres manipulations expérimentales, les techniques utilisées par Erika Schillebeeckx (°1988)

et Justine de Moriamé (°1986) ont toutes la même finalité :

une fantasmagorie textile riche en compositions colorées et en motifs texturés. Leurs vêtements, par essence uniques, ont cette touche singulière qui les destinent à la mise en scène de soi.


Laetitia Crahay

Avec un sens aiguisé de l’à-propos mis au service des maisons de luxe, notamment la maison Chanel dont elle supervise accessoires

et bijoux sous le regard protecteur de Karl Lagerfeld, Lætitia Crahay (°1976) donne à l’historique

Maison Michel (2006-2015) un air de mode en y injectant légèreté

et humour. Mélangeant savoir-faire à l’ancienne et notes surréalistes, ses accessoires de tête à oreilles de lapin ou de chat en dentelle sont devenus incontournables, ses bibis de feutre parés de perles comme ses voilettes mystérieuses, indispensables.


© Maison Michel, Photo Karl Lagerfeld_ Clémence Poésy

© Maison Michel, Photo Karl Lagerfeld_ Clémence Poésy


Léa Peckre

© CatwalkPictures, Etienne Tordoir _ Lea Peckre SS 2014

© CatwalkPictures, Etienne Tordoir _ Lea Peckre SS 2014


Des vêtements comme des sculptures souples ou des robes diaphanes travaillées en superpositions de strates colorées à découpes géométriques. Volumes savamment élaborés par une approche plastique  de l’étoffe, auxquels le corps sert de support. Le style de Léa Peckre (°1984), Française formée à La Cambre Mode(s), dérive d’une même exigence artistique et d’un goût affirmé pour

la recherche expérimentale.


Marine Serre

Créatrice engagée, la Française Marine Serre (°1991), formée à La Cambre Mode(s), place au centre de sa pratique la durabilité et la circularité de la mode. La régénération, maître-mot de sa vision et de son processus créatif, englobe toute la chaîne de réalisation : depuis l’élection des stocks de vêtements, tapis, écharpes et autres éléments à recycler en matière première, jusqu’aux modalités de fabrication et de diffusion de ces pièces par essence uniques mais non élitistes. « Radical call for love », sa première collection en 2017, est sa réponse engagée aux attentats meurtriers de 2015, et son logo devenu imprimé, un croissant de lune inspiré de la culture arabe. Marine Serre reçoit en cette même année 2017 le prestigieux prix LVMH.


© CatwalkPictures, Etienne Tordoir_Marine Serre 2015

© CatwalkPictures, Etienne Tordoir_Marine Serre 2015


Mosaert

© Antoine Melis, Mosaert 2017

© Antoine Melis, Mosaert 2017


Collectif artistique polyvalent, produisant musique, vidéos et une ligne de prêt-à-porter, le label Mosaert, créé en 2014, est piloté par une famille : Paul Van Haver (°1985), alias Stromae, son frère Luc Junior Tam et l’épouse du chanteur, Coralie Barbier (°1984). Sous forme de capsule, chaque collection, au nombre limité de pièces unisexes, offre un univers graphique haut en couleurs et motifs originaux.


Olivia Hainaut

Artisanat, raffinement et un certain esprit rock. Olivia Hainaut (°1967) conçoit bijoux, collerettes, étoles, tuniques ou écharpes, autant d’accessoires à l’allure unique,

en transformant bois, résine, métal, cuir, chaînes. À côté de ce travail artisanal, parmi ses grands succès et au prix démocratique, sa série de badges à messages détournés et jeux de mots sont une incarnation poétique de l’humour à la belge.


© Charalambos Gagalis, Olivia Hainaut 2018

© Charalambos Gagalis, Olivia Hainaut 2018


Olivier Theyskens

© Claessens-Deschamps, portrait Olivier Theyskens

© Claessens-Deschamps, portrait Olivier Theyskens

 

© CatwalkPictures, Etienne Tordoir, Olivier Theyskens FW 2019-2020

© CatwalkPictures, Etienne Tordoir, Olivier Theyskens FW 2019-2020


Sensibilité artistique couplée à un esprit scientifique, une haute technicité aboutie dans une pensée poétique : l’oeuvre d’Olivier Theyskens (°1977) est traversée par une grande liberté associée à un art inné de la Couture. Son style est reconnaissable quelle que soit la maison où il applique

sa vision : Rochas (2002-2006), Nina Ricci (2006-2009), Theory (2010-2015), Azzaro depuis 2020. Sous sa marque éponyme, taillées en biais ou façonnées dans le cuir, suturées d’agrafes devenues sa signature, riches en textures de noir, rythmées de dentelle arachnéenne, ses silhouettes précises, précieuses, suivent une dynamique du corps, dont l’émotion et la grâce constituent le moteur.


OWN

Vestiaire ancré dans le quotidien, formes classiques subtilement perturbées, vêtements hybrides qui incitent à penser autrement le « déjà vu », motifs à identité forte. Incitant à une relecture de la mode masculine, Thierry Rondenet (°1965) et Hervé Yvrenogeau (°1966), Français formés en sérigraphie à La Cambre, prolongent certains principes élaborés en association avec Didier Vervaeren (°1968) sous leur précédent label éphémère, Union pour le vêtement. Own est pensé comme une plateforme prédestinée à l’appropriation, selon le nom programmatique de la marque.


© CatwalkPictures, Etienne Tordoir, OWN SS 2002

© CatwalkPictures, Etienne Tordoir, OWN SS 2002


Sami Tillouche

Un travail d’une grande sensibilité, et un humanisme perceptible dans la manière d’approcher la mode, qu’il s’agisse de ses collections éponymes rares ou de ses collaborations avec

les bureaux de style et nombreuses maisons. Tout premier étudiant inscrit à la nouvelle section mode de La Cambre, le Belgo-Tunisien Sami Tillouche (°1964) n’y reste que quelques mois, sa participation au Concours de la Canette d’Or en 1987 le propulsant immédiatement dans une carrière professionnelle. Parmi les premiers lauréats du festival d’Hyères (1989), il fait figure de précurseur de la Brussels Touch sur la scène internationale. Son art se déploie sur un spectre large, depuis la coupe rigoureuse de ses costumes masculins souples jusqu’à la palette délicate de ses couleurs, notamment dans la maille (pour homme et pour femme), dont il est un des grands spécialistes


© Ronald Diltoer, Sami Tillouche 1989.

© Ronald Diltoer, Sami Tillouche 1989


Sandrina Fasoli

© CatwalkPictures, Etienne Tordoir , Sandrina Fasoli FW 2009-2010

© CatwalkPictures, Etienne Tordoir , Sandrina Fasoli FW 2009-2010


Un doux mélange d’enfance et de jeunes filles nonchalantes, un esprit ludique mais pas toujours innocent, le col Claudine faussement sage. Des matières fluides et des plis libres qui mettent en valeur la silhouette et le corps en mouvement. Sandrina Fasoli (°1977) et Michaël Marson (°1979) élaborent en binôme un vestiaire séduisant en posant un regard tendre sur la féminité. Distinguée par le prix 1.2.3 au festival d’Hyères (2003), Sandrina Fasoli est invitée à créer une collection capsule pour cette marque alors qu’elle étudie encore à la Cambre Mode(s), puis développe une collection pour Mango (2008), avant d’assurer la direction artistique de Bellerose depuis 2016. Un parcours créatif au service du plus grand nombre.


Sofie D'Hoore

Un style intemporel, des créations aux lignes précises, aux matières recherchées et détails raffinés,

un tout d’une élégance authentique, non apprêtée. Échappant aux contingences bruyantes de la mode,  Sofie D’Hoore (°1962), la discrète Anversoise établie à Bruxelles, qui a dévié de sa voie scientifique originelle au profit du vêtement, dit qu’« une femme intelligente est toujours belle » et se contente de lui proposer une garde-robe moderne, à sa mesure.


© Herman Sorgeloos, Sofie D'Hoore FW 2018-2019

© Herman Sorgeloos, Sofie D’Hoore FW 2018-2019

 

© Sofie D'Hoore

© Sofie D’Hoore


Union pour le vêtement

Union pour le vetement

Union pour le vêtement

Union pour le vêtement


Des pièces à combiner selon l’envie dont certaines dérivent du monde du travail, des tracts et slogans mémorables comme une voix militante avec une pointe d’humour, un cintre pour logo. Collectif se voulant à géométrie variable, né de la rencontre d’un styliste (Didier Vervaeren) et de deux sérigraphes (Thierry Rondenet et Hervé Yvrenogeau), tous issus de La Cambre, l’Union pour le vêtement sert aussi de rampe de lancement à Xavier Delcour qui y propose des accessoires, avec l’idée d’accueillir des créatifs partageant la même envie de réfléchir autrement le processus de la mode.


Xavier Delcour

Inspiré par l’univers de la nuit, Xavier Delcour (°1970) décline un vestiaire masculin taillé

au scalpel, joue avec les noirs et blancs, mats et brillants, éclaire ses silhouettes étriquées de strass ou de messages punk. Ses références à Fassbinder ou Mapplethorpe évoquent un univers où chic et vulgaire construisent une beauté sulfureuse, son idée de « l’élégance qui ne cache que de la cruauté ». En une décennie (1998-2008), avec la complicité de Didier Vervaeren (°1968), il contribue à révéler la dimension sentimentale et fragile de la masculinité, avant de s’éclipser de l’univers de

la mode telle une étoile filante.


© CatwalkPictures, Etienne Tordoir_Xavier Delcour SS 2003

© CatwalkPictures, Etienne Tordoir_Xavier Delcour SS 2003